Habiter dans un lotissement, c’est adhérer à un cadre réglementaire précis défini par un cahier des charges, et participer à la vie collective via l’Association Syndicale Libre (A.S.L.) créée par les premiers habitants.

1.L’Association Syndicale Libre

Dès la création du lotissement, l’aménageur-lotisseur met en place les infrastructures communes (voirie, éclairage, aires de stationnement, aires de jeux, espaces verts). Ces équipements exigent un entretien régulier, générant des dépenses réparties entre tous les propriétaires.
La loi impose la constitution d’une A.S.L. pour gérer ces biens collectifs : l’aménageur y transfère la propriété et la charge d’entretien des infrastructures, jusqu’à leur éventuelle remise à la collectivité publique.

  • Mise en place
    Dès la vente du premier lot, l’aménageur convoque la création de l’A.S.L. : chaque acquéreur y adhère automatiquement et doit s’acquitter de la cotisation, sans possibilité de dérogation.

  • Statuts et fonctionnement
    Les statuts (joint à la demande de permis d’aménager ou de déclaration préalable) précisent l’organisation interne, le rôle des organes (assemblée générale, conseil syndical, syndic) et les modalités de prise de décision.

  • Première assemblée
    Elle doit se tenir dès la vente de la moitié des lots, et au plus tard un an après la première vente, afin d’adopter le budget prévisionnel et d’élire les responsables.

2.Le cahier des charges

Le cahier des charges, annexé à la demande d’autorisation de lotir, établit les droits et obligations de l’aménageur et des propriétaires :

  • Activités autorisées (architecture, plantations…)

  • Répartition des charges entre colotis

  • Conditions d’utilisation des parties communes

Il n’exige pas l’agrément de la mairie mais doit être joint à la promesse ou à l’acte de vente pour informer l’acquéreur.

3.Objectif nature

Un atout majeur du lotissement réside dans l’aménagement d’espaces verts. Certains aménageurs plantent directement arbres et arbustes dans les parties communes, qui seront pleinement opérationnels sous deux à trois ans. D’autres fournissent aux acquéreurs des recommandations (choix des végétaux, conseils de plantation), les guidant vers les pépiniéristes et facilitant la création de jardins privatifs harmonieux.

4.Les sorts des équipements communs

Deux options s’offrent aux colotis pour la gestion des infrastructures :

  1. Conserver la propriété via l’A.S.L.
    L’entretien et les charges restent à la charge des membres : les équipements (aires de jeux, parkings) demeurent privés et inaccessibles au public.

  2. Transférer à la commune
    Sous réserve de l’accord du conseil municipal, l’aménageur négocie une convention de transfert (cession gratuite) qui devient un arrêté municipal. La collectivité prend alors en charge les équipements, et l’A.S.L. peut être dissoute. La mairie n’accepte que les installations achevées et conformes, constatées par procès-verbal de réception.

À noter : lorsque le permis d’aménager prévoit directement le transfert des voiries et réseaux à la commune, la création d’une A.S.L. peut être dispensée.

5.Bornage obligatoire

Le bornage, opération incontournable, fixe de façon définitive les limites de chaque lot.

  • Protection juridique : il empêche tout litige ultérieur sur les emprises et protège le propriétaire.

  • Délai de contestation : l’acquéreur peut annuler l’achat dans le mois suivant la signature de l’acte définitif si le bornage n’est pas réalisé.

  • Conseil pratique : même hors lotissement, mieux vaut procéder à un bornage amiable pour sécuriser sa propriété.


En résumé, la vie en lotissement repose sur le respect des règles du cahier des charges, l’adhésion à l’A.S.L. pour la gestion collective des infrastructures, et la concrétisation d’un projet paysager convivial. Le bornage et les options de transfert des équipements garantissent aux habitants une organisation claire et pérenne.

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