Les conséquences de la pandémie de Covid-19, qui a révolutionné notre quotidien voici bientôt deux ans, sont innombrables. Parmi celles-ci, on compte la pénurie de bois d’ouvrage, c’est-à-dire celui nécessaire à la construction. Plus que la raréfaction des arbres, ce sont le manque de main-d’œuvre et l’acheminement rendu difficile par les perturbations dans les transports internationaux qui sont en cause. Et ont, par ricochet, impacté le secteur du bâtiment notamment.

Un phénomène de raréfaction exacerbé par la pandémie


Plusieurs facteurs perturbaient déjà le secteur depuis quelque temps. Les nouvelles normes écologiques, le nombre croissant d’incendies de forêt ou encore les invasions massives d’insectes ravageurs, notamment. La crise sanitaire liée à la Covid-19 a introduit de nouveaux paramètres, renforçant ces derniers. À la faveur des confinements et restrictions de déplacement, le nombre de travaux de rénovation et de nouveaux projets de construction a explosé. Il en a résulté une demande largement supérieure à l’offre, dans divers matériaux de construction. Le ciment, le plâtre, le béton, l’acier et le cuivre notamment, se sont donc également vus en rupture d’approvisionnement.

Des commandes de matériaux non honorés


Nombre de constructeurs et d’artisans ont vu leurs commandes de bois soudain annulées sans préavis par leurs fournisseurs. Les cartes ont été rebattues, les quantités de bois ont été attribuées par quotas et par pays. Conséquence directe, la flambée des prix sur le marché, mettant les professionnels face à une situation insoluble. Certains confient voir une augmentation du prix du bois de 20 %, alors qu’ils n’ont qu’une marge de moins de 5 %. Leur priorité étant de pouvoir assurer la continuité de leurs chantiers, ils n’ont parfois pas le choix malgré tout.

Bois d’importation, des difficultés flagrantes d’approvisionnement


Nous l’avons vu, les difficultés d’approvisionnement en bois d’importation rencontrent différents freins. Au-delà des difficultés liées au transport et l’augmentation des prix, il est à noter également la préférence nationale. Il est évident que dans un contexte tel que celui que nous rencontrons, un pays satisfera en priorité ses propres besoins avant de proposer à l’export le surplus éventuel. Et la mondialisation est désignée par certains comme source des problèmes rencontrés.

Une nouvelle exigence sur la qualité de vie également en cause


Les Français ont souffert des limitations de déplacement vécues en 2020. Enfermés chez eux, ceux qui ne disposaient pas de suffisamment de place ou n’avaient aucun espace privatif extérieur ont revu leurs priorités. Ils ont construit le projet de changer de type d’habitation, souvent pour plus grand et surtout avec un jardin dans lequel se détendre. Les carnets de commandes des constructeurs se sont remplis. Mais les marchés se sont en parallèle tendus.

La prochaine mise en vigueur de la RE2020 tend encore plus le marché


La nouvelle réglementation environnementale 2020 encourage l’utilisation du bois, réputé répondre aux exigences bas carbone. Matériau noble par excellence, il connaît ainsi un engouement sans précédent auprès des ménages français. Les professionnels, architectes comme constructeurs et entreprises de rénovation sont donc fortement sollicités en la matière, tentant autant que possible de trouver une alternative afin de satisfaire tout le monde. Matériaux de récupération ou alternatifs, il est cependant nécessaire de convaincre les clients.

Pourtant, le bois ne manque pas


Le bois en lui-même ne manque pas, malgré les aléas ayant ravagé le domaine forestier de certains pays. Ainsi, l’Europe se trouve-t-elle excédentaire. Même si le continent ne peut pas répondre à toutes les demandes lorsqu’il s’agit d’essences exotiques. Mais la capacité de transformation de la matière première en scierie a fait défaut. En cause, bien sûr, la réduction du personnel durant le plus gros de la pandémie.

Un tournant dans les stratégies liées à l’approvisionnement en matières premières ?


Le marché devenu mondial complique les approvisionnements. Ainsi, de l’Italie aux États-Unis en passant par l’Allemagne et le Japon, une nouvelle tendance voit le jour. Celle d’inciter à utiliser le bois d’origine locale, en adaptant les besoins aux essences disponibles. Cela s’étend d’ailleurs à d’autres domaines lorsque c’est possible. L’avantage est double. Une plus grande rapidité d’approvisionnement et des prix plus avantageux, exempts de frais de transport et de spéculations financières. Même dans l’Empire du Soleil Levant, dont le territoire est couvert à 66 % par les forêts dont le bois continuait d’être plus cher que celui qu’il importait. Les enjeux seront peut-être revus différemment sur le long terme. Si la tendance perdure, une plus grande maîtrise des spéculations financières et une meilleure gestion des ressources nationales pourraient voir le jour.

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