Les fondations constituent l’un des éléments les plus importants de toute construction. Leur rôle est de transmettre, répartir et ancrer les charges du bâtiment dans le sol. Elles absorbent à la fois :

  • le poids propre de la maison (murs, planchers, toiture),
  • les actions climatiques (vent, neige, dilatations),
  • les charges d’exploitation liées à la vie dans la maison (mobilier, occupants, équipements),
  • ainsi que les contraintes particulières du terrain.

Une bonne fondation permet d’éviter les fissurations, les tassements différentiels, les infiltrations ou tout autre désordre structurel pouvant apparaître au fil du temps.

La nécessité d’être hors-gel

En France, les fondations doivent obligatoirement être implantées hors-gel, c’est-à-dire en dessous de la profondeur à laquelle la terre peut geler. Cette profondeur varie selon la région, l’altitude et les conditions climatiques. Un sol qui gèle se dilate, puis se rétracte en dégelant : cela pourrait déstabiliser la maison si les fondations sont trop superficielles.

C’est pourquoi on adapte la profondeur des fondations à :

  • la zone climatique,
  • la nature du projet,
  • la configuration du terrain (pente, niveau, remblai, présence d’eau).

À cette étape, l’expertise d’un constructeur ou d’un maître d’œuvre est essentielle : il choisit les bonnes solutions pour assurer une stabilité optimale sur le long terme.


Comment déterminer le type de fondations pour une maison individuelle ?

La détermination du type de fondations ne se limite pas à creuser plus ou moins profondément. Elle repose avant tout sur une étude du sol (G2 ou équivalent), obligatoire dans la plupart des cas depuis la loi Elan. Cette étude révèle la nature du terrain, ses capacités portantes et ses risques potentiels (argiles, eau, cavités…).

Plusieurs paramètres sont analysés :

  • la stabilité du sol,
  • les risques de retrait-gonflement (sols argileux),
  • les mouvements latéraux ou verticaux,
  • la présence d’eau et le niveau de la nappe,
  • la proximité de constructions voisines,
  • la taille et la forme du bâtiment,
  • la sismicité de la région,
  • les conditions hydrologiques et les variations saisonnières.

Ces éléments permettent de définir si les fondations peuvent être simples, ou si elles nécessitent des dispositifs renforcés afin de garantir une stabilité durable.


Les différents types de fondations

1. Les fondations superficielles

Elles sont utilisées lorsque le sol présente une bonne portance immédiatement sous la surface.

Elles se déclinent en deux configurations principales :

  • Semelles isolées : des plots de béton placés sous les points porteurs ponctuels (poteaux, colonnes).
  • Semelles filantes : des bandes continues de béton armé sous les murs porteurs, assurant une répartition homogène des charges.

Ce type de fondation est le plus courant dans la construction de maisons individuelles classiques, lorsque les conditions géotechniques sont favorables.


2. Les fondations semi-profondes

Elles sont nécessaires lorsque la couche de sol superficielle n’a pas une capacité portante suffisante, mais qu’une couche plus stable se situe à une profondeur raisonnable.

Deux solutions sont alors utilisées :

  • Le radier général : une grande dalle en béton armé couvrant toute la surface du bâtiment. Elle agit comme une “semelle unique” extrêmement stable, idéale pour les terrains hétérogènes, les sols mous ou les zones à risque de tassement différentiel.
  • Les puits et longrines : des puits bétonnés de grande profondeur sont excavés pour atteindre un sol stable, puis des longrines (poutres horizontales en béton armé, parfois préfabriquées) relient ces puits pour constituer une structure solide sur laquelle reposera la maison.

Ce système est très efficace lorsque la résistance du terrain varie d’un endroit à l’autre ou lorsque la maison est implantée sur des terrains remblayés.


3. Les fondations profondes

Lorsque la couche de sol réellement stable se situe au-delà de 8 mètres de profondeur, les solutions précédentes ne suffisent plus. On utilise alors des fondations profondes qui viennent s’ancrer dans ces couches dures.

Elles peuvent être réalisées avec :

  • pieux (béton, acier, bois ou mixtes),
  • micropieux (diamètre plus faible, utilisés quand l’accessibilité est limitée ou en reprise en sous-œuvre),
  • parois moulées (murs en béton armé coulés directement dans le sol),
  • barrettes (éléments en béton armé rectangulaires très résistants).

Ces techniques, plus complexes et plus coûteuses, sont indispensables pour certaines configurations : terrains très compressibles, zones à forts risques géotechniques, constructions proches d’ouvrages sensibles, ou projets nécessitant une très grande stabilité.

Les fondations d’une maison représentent un enjeu majeur : elles conditionnent la sécurité, la longévité et la qualité de vie dans le bâtiment. Grâce à une étude de sol précise et au choix du type de fondation le mieux adapté, il est possible d’assurer une construction fiable et pérenne, quel que soit le terrain.

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